Fiscalité des expatriés à Dubaï : comprendre, anticiper, optimiser
Un système fiscal pensé pour attirer les talents et les capitaux
Aucun impôt sur le revenu
L'un des piliers de l'attractivité de Dubaï est l'absence totale d'impôt sur le revenu des particuliers. Les salaires sont versés sans retenue, ce qui renforce le pouvoir d'achat et la capacité d'investissement des expatriés. Ce modèle repose sur une économie de services et d'importation où la fiscalité directe a été remplacée par des taxes ciblées à faible taux.
TVA et fiscalité de consommation
Depuis 2018, une TVA de 5 % s'applique à la plupart des biens et services. Ce taux reste modéré comparé à la moyenne européenne. D'autres taxes existent, notamment les accises sur les produits jugés nocifs (alcool, tabac, boissons sucrées). Certaines municipalités ajoutent des taxes sur l'hôtellerie ou la restauration, contribuant au financement des infrastructures locales.
L'impôt sur les sociétés
Depuis juin 2023, les Émirats arabes unis ont introduit un impôt fédéral sur les sociétés de 9 %, applicable au‑delà de 375 000 AED de bénéfices (environ 95 000 €). Cette mesure vise à se conformer aux standards de l'OCDE tout en maintenant un environnement compétitif. Les PME, start‑ups et sociétés des zones franches restent souvent exonérées, sous conditions de conformité.
Zones franches : un levier stratégique pour les investisseurs
Les free zones constituent l'un des atouts majeurs de Dubaï. Elles permettent à des entreprises étrangères de détenir 100 % du capital, de rapatrier intégralement leurs bénéfices et, dans de nombreux cas, de bénéficier d'une exonération d'impôt sur les sociétés jusqu'à 50 ans.
Chaque zone cible un secteur spécifique : technologie (Dubai Internet City), finance (DIFC), logistique (JAFZA), santé (Dubai Healthcare City), etc. Le choix de la zone dépend donc de la nature du projet et du modèle d'affaires.
Convention fiscale France – Émirats arabes unis : éviter la double imposition
Un cadre protecteur pour les résidents français
Signée pour prévenir la double imposition, la convention fiscale entre la France et les Émirats détermine quel pays peut imposer chaque catégorie de revenu. Les salaires perçus à Dubaï par un résident fiscal local ne sont pas imposables en France. Ce principe s'étend à la plupart des revenus professionnels et privés, à l'exception des pensions publiques, qui restent fiscalisées en France.
Revenus concernés
La convention couvre salaires, dividendes, intérêts, redevances, revenus immobiliers et bénéfices d'entreprises. Dans certains cas, un crédit d'impôt est appliqué en France pour éviter toute double taxation.
Les expatriés doivent cependant déclarer à titre informatif leurs revenus étrangers dans la déclaration annuelle française, même lorsqu'ils ne sont pas imposables.
Obligations fiscales en France après le départ
Déterminer sa résidence fiscale
La résidence fiscale détermine le pays où vous êtes redevable de l'impôt. En France, trois critères s'appliquent :
le foyer principal demeure en France,
la durée de séjour dépasse 183 jours par an,
ou la source principale des revenus reste française.
Si aucun de ces critères n'est rempli, la résidence fiscale bascule à Dubaï. Cette reconnaissance est souvent formalisée par une attestation de résidence fiscale émirienne.
Déclaration et comptes à l'étranger
Les expatriés non‑résidents doivent continuer à déclarer leurs revenus de source française (loyers, pensions publiques, dividendes).
Tous les comptes bancaires ouverts à l'étranger doivent également être déclarés à l'administration française, sous peine d'amendes significatives.
IFI et exit tax
IFI : un non‑résident reste imposable uniquement sur les biens immobiliers situés en France.
Exit tax : elle concerne les détenteurs de participations importantes quittant la France. L'impôt sur les plus‑values latentes est suspendu tant que les titres ne sont pas vendus. Une planification patrimoniale avant le départ est donc recommandée.
France vs Dubaï : deux modèles fiscaux opposés
| Élément | France | Dubaï |
|---|---|---|
| Impôt sur le revenu | Progressif jusqu'à 45 % | 0 % |
| TVA | 20 % | 5 % |
| IFI | Oui (sur tout patrimoine immobilier) | Non |
| Impôt sur les sociétés | 25 % | 9 % (seuil de 375 000 AED) |
| Charges sociales | Élevées | Modérées |
| Transmission du patrimoine | Droits de succession | Aucun droit local |
Résultat : le revenu net disponible à Dubaï est souvent supérieur de 30 à 50 % à celui d'un poste équivalent en France, selon le niveau de salaire et les charges familiales.
Conseils pratiques pour une expatriation réussie
Clarifiez votre résidence fiscale
avant le départ et conservez tous les justificatifs (contrat, fiches de paie, bail, attestations).Faites un audit patrimonial
pour anticiper IFI, exit tax ou fiscalité successorale.Déclarez vos comptes étrangers
à l'administration française, même si vous êtes non‑résident.Exploitez la convention fiscale
pour éviter la double imposition.Investissez dans l'immobilier local
pour profiter d'un cadre fiscal stable et d'un marché en croissance.Entourez‑vous d'experts :
fiscalistes, conseillers patrimoniaux et agences immobilières spécialisées à Dubaï.
Conclusion : une fiscalité conçue pour la mobilité et l'investissement
L'environnement fiscal de Dubaï repose sur une logique d'attraction : attirer compétences, capitaux et entreprises par la stabilité et la simplicité. Pour les expatriés français, c'est une opportunité d'optimisation légale, à condition de bien maîtriser la frontière entre avantages locaux et obligations résiduelles françaises.
Préparer son départ, sécuriser son statut fiscal et investir intelligemment sont les clés d'une expatriation réussie.
Dubaï ne se résume pas à l'absence d'impôt : c'est un écosystème économique structuré, où la transparence et la planification sont les meilleurs alliés de la réussite patrimoniale.